Editorial

Un grand scientifique
de Saint-Zacharie :
Gaston de Saporta

De la fontaine à la table

Mazaugues, de l'eau
et des hommes


un hold-up à Pont-de-Joux


Les fours à chaux de la Sainte-Baume

un ancien four à cade
mis au jour à Siou-Blanc


Le Plan d'Aups,
cité minière

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Un stage chez les Amis
de la Cuisine Provencale

L'Ecomusée
du Pays Sainte-Baume :
un outil pédagogique régional
 
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La Bouilladisse

Un ancien four à cade mis au jour près de Siou-Blanc



Fours à chaux (suite)
L'appel de Claude Thomas a déjà été entendu à La Bouilladisse. Madame Suzanne Blanc, conseillère municipale déléguée à la culture, nous a transmis les informations ci-dessous, recueillies auprès de M.Georges Henry :
La commune de La Bouilladisse possède 5 fours à chaux : le premier en bordure de la route nationale 96, à la sortie du village en direction d'Aix-en-Proven-ce, peu avant le pont qui enjambe l'autoroute; les 4 autres se trouvent en bordure de la route départementale 45A, dans le massif boisé qui s'étend entre La Bouilladisse, Le Pigeonnier et Les Boyers. Les exploitants utilisaient pour ces quatre fours le charbon qu'ils trouvaient dans les galeries abandonnées des mines de lignite situées à proximité.

Un des fours à chaux situé à La Bouilladisse, près de la route D45A. Il s'agit d'un four permanent de construction beaucoup plus soignée que les fours temporaires retrouvés dans le vallon Saint-Clair à Gémenos. (Photo Suzanne Blanc)
Ces cinq fours dateraient de la première partie du siècle dernier. Leur exploitation aurait cessé en fin de siècle, à l'exception de l'un d'eux - celui qui se trouve dans la ligne droite avant le Pigeonnier - qui a été remis en service en 1900 par un certain Amédée Blanc et qui aurait fonctionné jusqu'à la fin de la guerre de 14-18.
Ces fours n'alimentaient pas des usines comme ceux de la Galère ou de Valonne. Ils fonctionnaient suivant les besoins d'une clientèle locale.

S'il fallait fournir une nouvelle preuve de l'intérêt d'un écomusée pour la préservation du patrimoine, nous tiendrions là un exemple concret.
Les Forestiers-Sapeurs étaient chargés, au cours du printemps 96, de réaliser un pare-feu sur le territoire de la commune de Signes suivant un plan établi par le Conseil Général du Var et mis en oeuvre par l'Office National des Forêts et la Direction Départementale de l'Agriculture. Il s'agissait en l'occurence de pratiquer une large ouverture dans une végétation très dense. Cette opération nécessitait l'utilisation d'un engin mécanisé équipé d'un broyeur à chaînes.
Les responsables de ce genre de travaux reçoivent pour instruction de respecter les vestiges du passé, notamment les restanques, les fours à chaux, les cabanes de bergers ou de charbonnier. Malgré ces précautions, il n'est pas rare que ce type d'interventions bouscule ces édifices déjà fortement dégradés et en accélèrent la destruction. Dans notre cas, la chance a i voulu que le responsable de l'équipe de forestiers-sapeurs, Alain Panivello, membre de notre association, apprécie à ! sa juste valeur l'intérêt des vestiges qu'il venait de mettre au jour et en avertisse l'Ecomusée du Pays Sainte-Baume. Le Docteur Laurent Porte, spécialiste des fours à cade, venu expertiser la découverte (notre photo) confirma l'intérêt des vestiges.
L'enguentière (four à cade) a actuellement une hauteur de 1,20 m alors qu'elle devait être de l'ordre de 2,50 m lorsqu'il fonctionnait. Il est typique par son couloir de 1,60 m dont le toit en grosses pierres plates est conservé (sauf le linteau). L'arrière montre un escalier joliment conservé qui servait au chargement du combustible.
A une dizaine de mètres du four, se trouvent les beaux vestiges d'un grand abri carré, de 9 m de côté environ, dont

murs sont en-c o r e hauts de 1,40 m. Il était couvert
d'un toit de branchages complété par des ramures de mourven (genévrier de Phénicie), très denses, dont l'imperméabilité était obtenue par une couche d'argile.
Ces vestiges se trouvent à environ 400m à l'est de la bifurcation vers le Ma-ramoye, aven bien connu des spéléologues. Ils étaient si bien noyés dans la végétation que même Antonin Gautier du Broussan, la mémoire de cette forêt, n'en soupçonnait pas l'existence.

Le docteur Porte relève les mesures de ce four à cade qui vient s'ajouter aux quelque 180 fours qu'il a déjà répertoriés dans la région.
Comme nous l'avons fait pour les fours à
chaux dans ce premier numéro de Pays
Sainte-Baume, nous aurons l'occasion de
développer le sujet des fours à cade dans
un prochain numéro. ?
* Le docteur Laurent Porte est l'auteur du livre Fours à cade, fours à poix dans la Provence littorale (Editions Les Alpes de Lumière - Salagon - 04300 Mane -« 04.92.75.19.93) - 55 F franco de port.