Editorial

Un grand scientifique
de Saint-Zacharie :
Gaston de Saporta

De la fontaine à la table

Mazaugues, de l'eau
et des hommes


un hold-up à Pont-de-Joux


Les fours à chaux de la Sainte-Baume

un ancien four à cade
mis au jour à Siou-Blanc


Le Plan d'Aups,
cité minière

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Nouvelles brèves
du Pays Sainte-Baume

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Sainte-Baume

Question de définition

Un stage chez les Amis
de la Cuisine Provencale

L'Ecomusée
du Pays Sainte-Baume :
un outil pédagogique régional
 
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De la fontaine à la table
Les poteries pour le transport de Veau en Provence et en Languedoc
Parlo pichet, l'aigo s'escapo.
Sant-Meissemin, Idngi carriero, aigo de pous, femo parliero.
Aforço d'ana au pous, la dourgo s'esclapo.
Tant va l'orjol a l'aigua entro que se trenca.
Chasque matin, se Diéus hou vdu, van aqui rampli soun ourjdu.

0 10cm
Fig.l
Pichet des ateliers d'Ollières (Var)
XlVème siècle
Toute une série de vieux dictons populaires souligne le rôle social important de la source d'eau publique dans le sud méditerranéen de la France et désigne la poterie - pichet, cruche, orjol - comme le moyen de transport de l'eau depuis la fontaine, la citerne ou le puits, jusqu'à la table.
C'est donc une préoccupation commune d'allier grande capacité, légèreté et solidité qui poussera les potiers méridionaux à tourner des récipients ventrus munis de fortes anses permettant le portage, sur des parcours parfois longs, et les manutentions du service. C'est aussi leur faible prix de revient qui favorisera la

propagation des produits en terre cuite.
La forme la plus simple est le pichet à panse ovoïde ou sphérique surmontée d'un col tubulaire évasé dont la lèvre pincée en forme de bec détermine un conduit d'écoulement du liquide; une anse collée au col et à la panse à l'opposé du bec favorise la manipulation. Dans les parlers de langue d'Oc, il est appelé pechié, pe-chiero, boucau, poutarras.
Cette forme, connue depuis la plus haute Antiquité, est largement reprise dans les ateliers du bas Moyen-Age et

0 10cm
Fig.2
Pichet de la vallée de l'Huveaune
XVIIème siècle

tout spécialement lors de la réapparition de la poterie vernissée à cuisson oxydante dans le courant du XlIIème siècle (Fig.l). Mais ces premiers pichets sont de dimensions modestes, leur remplissage s'effectuant par immersion dans un récipient plus important, seau, jarre, conque. Dès le XVIIème siècle, la panse du pichet tend à se développer au détriment du col, mais ses dimensions restent moyennes, à la mesure de sa fonction sur la table (Fig.2). C'est à partir du XVIIIème siècle que le pichet atteint un volume respectable pouvant approcher des 10 litres. L'anse latérale ne permettant plus le portage bien droit, une petite anse horizontale est collée sur le haut de la panse, sous le bec; en y passant une cordelette attachée de l'autre bout à la première anse, il est beaucoup plus aisé de por-

0 10cm
Fig.3 Gros pichet à eau de la vallée de l'Huveaune XVIII/XIXème siècle.
ter le pichet en le suspendant à un bâton de portage ou au bât d'une bête de somme. Ce dispositif montre que ces gros pichets (Fig.3) sont utilisés pour le transport des liquides, mais de larges traces d'usure sous le fond, à l'aplomb du bec, prouvent qu'ils ont aussi leur place sur la table. Simple-