Le président Vauzelle propose un projet
et
une charte de territoire pour le Pays Sainte-Baume.
Fin mars 2007, Michel Vauzelle,
président de la région PACA a écrit à Vincent MARTINEZ, président
de l'Association de Préfiguration du Parc Naturel de
la Sainte-Baume, afin
de proposer «d’élaborer un projet de territoire innovant et exemplaire
s’appuyant sur les composantes les plus spécifiques du massif et notamment
la forêt, l’eau, la biodiversité, le patrimoine culturel et vernaculaire». Le 20
janvier 2007, vingt-cinq associations à vocation patrimoniale
dont l’activité est ciblée sur le territoire du Pays Sainte-Baume
se réunissaient au Plan d’Aups, à l’initiative de Découverte Sainte-Baume, afin de prendre connaissance de l’étude de diagnostic territorial,
dit «rapport Menicucci». Ce rapport très complet confirme, s’il en
était besoin, la richesse du patrimoine de ce territoire de vingt
communes et propose en conclusion d’étudier différentes formules de
structure globale de gestion.Au terme de cette réunion et malgré quelques
légers progrès comme la constitution de sept groupes de travail interassociatifs,
les représentants des associations se quittaient sur une impression
mitigée : aucune avancée décisive n’avaient été notée vers la
création d’une structure de gestion globale du territoire. Tous remarquaient
que, depuis novembre 2004 (réunion des associations au Beausset),
la situation n’avait pas évolué d’un iota.Dans les semaines qui suivent la réunion
du 20 janvier 2007, au cours de quelques réunions informelles, les
associations lancent l’idée d’un Collectif P.N.R. du Pays Sainte-Baume et se fixent un objectif clair : la création d’un P.N.R.Le Conseil du Collectif, formé des
présidents des trente associations, se réunit pour la première fois
le 15
mars 2007 à Signes (Var).Ce même jour, un secrétaire et quatre porte-parole
sont élus ; 22 groupes de travail sont constitués :
ils étudieront les sujets brûlants touchant la protection du patrimoine
du Pays Sainte-Baume.Le conseil décide de se réunir régulièrement
pour suivre l’avancement des études des groupes de travail et pour
prendre des décisions d’ordre général.Une action de lobbying (groupe
de pression en français) est lancée, dans un premier temps auprès
des conseillers régionaux (chacun sait que le Conseil régional est
le maître d’ouvrage des P.N.R.). Ce travail sera poursuivi auprès
des élus municipaux, des conseillers généraux et des institutionnels
qui seront tenus au courant du projet.Effet ou non de ces actions,
une lettre du président Vauzelle est parvenue fin mars au président
de l'Association de Préfiguration du Parc Naturel de
la Sainte-Baume. Dans
ce courrier, le président du Conseil régional propose (sic) «d’élaborer
un projet de territoire innovant et exemplaire s’appuyant sur les
composantes les plus spécifiques du massif et notamment la forêt,
l’eau, la biodiversité, le patrimoine culturel et vernaculaire».Fait nouveau qui nous apparaît
d’une extrême importance, le président Vauzelle propose à l'Association de Préfiguration du Parc Naturel de
la Sainte-Baume de
(sic) «se rapprocher de la Direction de l’Environnement, du Développement
Durable et de l’Agriculture qui sera votre interlocuteur et vous accompagnera
dans ce projet».Enfin un interlocuteur défini pour
le projet P.N.R. du Pays Sainte-Baume ! Une décision qui n’avait
jamais été prise jusqu’à présent : on nous «baladait» en permanence
!Le Collectif prend acte de cette décision
et apportera son soutien au service ainsi désigné. Il oeuvrera en
collaboration avec les collectivités territoriales dans le seul
objectif de l’aboutissement du projet.Mais comment le Collectif P.N.R.
peut-il agir ?Il devra même agir sans tarder sur certains
sujets. Exemple : une première étude entreprise par le Collectif
PNR est en cours de finalisation par le groupe de travail n°7
mis en place le 20 janvier 2007. Il s’agit de la pénétration des engins
à moteur au coeur même des zones naturelles. Ceux qui fréquente le
massif le confirmeront : le territoire devient le terrain de
jeu de personnes peu scrupuleuses en matière de protection de l’environnement.
Ainsi, le col de Bertagne devient le lieu de rendez-vous du week-end
des “motos vertes” et des “quads” qui profitent de l’ouverture récente
de pistes D.F.C.I. pour envahir les crêtes. Les règles de circulation
dans le massif sont pourtant bien définies mais, comme souvent, ne
sont pas respectées. Ce laisser-faire, qui touche bien d’autres pratiques,
conduira inéluctablement, si rien n’est fait, à la destruction de
l’environnement.Nous avons parlé dans notre dernier numéro
de l’impact du réchauffement climatique sur nos forêts, en particulier
sur les pins sylvestres. Ce n’est qu’un des effets de ce phénomène
planétaire dont l’accélération surprend les scientifiques eux-mêmes.
Nul doute que d’autres conséquences du réchauffement apparaîtront
rapidement. Il s’agit d’observer ces évolutions et d’agir à temps
pour les contrer. Le groupe de travail n°10 «Biodiversité» s’y attachera.Mais, me direz-vous, à quoi va servir le
travail de ces groupes ?Il aura bien entendu l’avantage de compléter
le diagnostic territorial en mettant l’accent sur les atteintes au
patrimoine. Le Collectif ne se contentera pas d’empiler ces dossiers.
Il les fera vivre. Les études seront communiquées à l'Association de Préfiguration du Parc Naturel de
la Sainte-Baume et, par l’intermédiaire
de cette dernière, aux communes concernées.L’étude initiale du groupe de travail sera
actualisée en fonction des résultats constatés sur le terrain. Elle
constituera ainsi un document directement utilisable pour l’élaboration
de la charte du P.N.R.Quant au Conseil du Collectif, il
ne s’agit ni plus ni moins que de la préfiguration du Conseil des
associations, organe essentiel de gestion du futur Parc, au même
titre que le Conseil économique et social et le Conseil
scientifique.
M. Degraeve